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A la Rue - Le langage du corps dans l'espace ubain -

Pour répondre en images au sujet du langage du corps dans l’espace urbain, j’ai choisi de prendre en photo des sans-abris. J’ai donc essayé, avant de commencer ce projet photographique, de regarder ces personnes d’une autre manière et me suis renseignée sur les chemins qui peuvent mener l’homme à ces trottoirs. 

Les photos que j’ai prises posent la question de l’identité, de l’individu et de notre rôle au sein de la société. Ce qui m’a mis sur cette piste pour cette série photographique est l’idée, par Wall Street, de la bourse, d’un brassage d’argent conséquent, incessant. J’ai donc voulu jouer en paradoxe avec cette idée et présenter des sans-logis dans leur environnement habituel, la rue.

Dans une société qui prône la solidarité, l’égalité, la liberté, ces individus se retrouvent incrustés dans un décor qu’ils n’ont pas choisi. Seuls, sans aucune reconnaissance de leur être, de leur existence, ces personnes se retrouvent projetées dans les bas-fonds d’une société toujours plus individuelle et ignorante de leur sort.
Cela nous amène donc à nous poser la question suivante : Que devient-on lorsque l’on n’existe plus pour les autres ? Le sentiment du moi subsiste-t-il ?
Avec ce sujet, j’aborde le thème du langage du corps dans l’espace urbain par le simple fait que les corps de ces sujets se transforment, se fondent dans le décor. Ils vivent parmi les objets de notre quotidien urbain et ne reçoivent pas plus d’attention que le
reste.

Cela a été difficile pour moi de prendre en photo un tel sujet. Comment les aborder ? Fallait-il que je leur demande leur avis ?
De plus, étant constamment mis à l’écart, le sentiment d’inégalité est inévitablement présent, ce qui créé un rejet de la part du sujet et un sentiment de gène de ma part. 

J’ai donc décidé de les prendre à leur insu, sans demander d’autorisation pour ne pas faire face à cette contrainte. 
J’ai honte d’avoir agi de la sorte, mais je ne me sentais pas capable d’affronter le regard de ces gens, vivant une solitude toujours plus forte, un malheur toujours plus grand et une vie incomparablement plus dure que la mienne. 

Mais je trouve ce sujet vraiment intéressant, j’ai donc essayé de prendre les photos de façon à ce que l’on ressente le contraste entre une réalité artificielle et superficielle très présente  où la consommation est devenue plus qu’excessive et leur vie toujours plus misérable.

J’ai également essayé de traiter la mise en page dans un style journalistique et documentaire pour renforcer le côté engagé que je souhaite apporter à ce projet photographique et ainsi lui donner un réel sens. 

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